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Cash Investigation : les secrets inavouables de nos téléphones

Peut-être avez vous vu mardi soir le reportage sur France 2 intitulé « Cash Investigation : Les secrets de nos téléphones » ? Cette émission se veut coup de gueule et n’hésite pas à tourner les faits comme ça les arrange, que ce soit pour Nokia, Apple, Samsung, Huawei… Je déteste ce genre de reportages et je ne les regarde jamais, mais Nicolas m’a dit que ça allait parler de Nokia et j’étais curieuse de savoir ce qu’ils avaient à dire.

On parle par exemple des marges qui sont énormes, mais les marges servent à payer la R&D, le service après-vente, la gestion de la fabrication et de la gestion, le marketing, … et j’en passe. Ces aspects n’ont bien entendu pas été évoqués dans le reportage, mais dans la réalité le coût de fabrication d’un téléphone ne se limite pas aux composants et à la main d’oeuvre. Certains fabricants font plus de marge que d’autres, mais ces marges ont toujours le même but : financer le reste de l’entreprise qui permet justement la création et la vente de ce téléphone. Samsung, avec ses 300$ de marge, ne se met pas 300$ dans les poches. Il est inutile d’essayer de remonter le consommateur contre les fabricants en utilisant cet argument… il n’est pas vraiment valable et il est présenté uniquement pour dire « ils se font de l’argent sur le dos des petits chinois ».

Bien sur, en montrant des images d’une usine fournissant Huawei, ils montrent que des enfants de moins de 16 ans travaillent pour l’entreprise. Ce n’est clairement pas normal, mais visiblement c’est possible et ça fait clairement partie de la culture – malheureusement. On parle d’enfants qui travaillent dans tous les secteurs, quand ce n’est pas un reportage sur les téléphones, c’est un reportage sur une grande marque de vêtements ou de chaussures. Les personnes interviewées avouent qu’elles ont menti sur leur âge, et j’imagine qu’ils n’ont aucun mal à obtenir de fausses cartes d’identité. Leurs familles sont pauvres et ils choisissent de travailler pour les aider. C’est triste, mais est-ce que les sociétés peuvent réellement vérifier l’âge des employés des fournisseurs ? Des chartes sont mises en place, mais ne suffisent pas. Comment faire alors ? Les grandes entreprises de téléphonie peuvent-elles, à elles seules, régler ce problème ? Un dirigeant de Wiko explique que lorsqu’ils ont appris que des enfants travaillaient chez ce fournisseurs, ils ont arrêté le contrat. Je crois plutôt qu’ils ont arrêté le contrat quand ils se sont rendus compte que ça se saurait. Le problème c’est qu’il est difficile de contrôler les fournisseurs. Quand vous faites des cookies, est-ce que vous contrôlez que l’usine qui fabrique les pépites ?

J’aime beaucoup la manière de se faire jeter des journalistes de l’émission. Ils débarquent sans invitation et ils imaginent qu’ils vont rentrer ? Ils se présentent comme des casses-noisettes, sans montrer leur carte de Presse, et demandent à rentrer pour emmerder tout le monde… Qui a envie de perdre son temps avec un emmerdeur ? Pas moi, quand un relou m’aborde à une soirée, je m’en débarrasse le plus rapidement possible.

Allez, on continue avec les matières premières… Je n’arrive pas à croire que leur argumentation repose sur les matières premières…

Thierry Amarger a répondu ensuite a une interview et explique que Nokia est transparent sur ses fournisseurs et est écologique. La journaliste brandit alors un mail du Responsable Communication où il dit que Nokia n’est pas si transparent que ça sur ses fournisseurs… un peu d’humour de sa part sans doute car il ne détient pas la liste complète des fournisseurs de tous les éléments des téléphones. Trop tard, la journaliste va l’utiliser contre lui. Ça me fait penser à certains trolleurs du blog qui déforment mes propos pour une virgule en trop.

Pour continuer leur argumentation sur les « morts de la téléphonie » sont ensuite allé chercher une micro pièce en Tantale qui se trouvent dans tous les téléphones (un condensateur), et dans bien d’autres produits technologiques, pour arriver jusqu’au Congo. Bravo les gars. Donc au Congo il y a un fournisseur de matière première, le Tantale, qui est ensuite utilisé par un fournisseur de Nokia et d’à peu près tous les autres fabricants dans le Monde. Les ouvriers de cette mine risquent leur vie chaque jour… tous comme les mineurs qui cherchent de l’or, de l’aluminium. Pour en revenir à mes cookies, je vais l’avoir gros sur la conscience d’utiliser du papier alu pour les emmener au goûter… qu’en est-il du chocolat de mes pépites d’ailleurs, les ouvriers agricoles travaillent dans de bonnes conditions ?

Enfin, pour en rajouter une couche, et pour mieux étaler le peu qu’ils ont trouvé, ils parlent encore des enfants qui travaillent dans les mines alors que c’est interdit. Bien entendu, selon eux, Nokia, Samsung, Apple, sont en partie responsables de ces enfants qui travaillent au Congo dans les mines… tout comme je suis responsable d’acheter ensuite ce téléphone.

A la fin du reportage, la journaliste s’indigne du fait que Thierry Amarger ne réponde pas à ses accusations concernant le travail des enfants au Congo dans les mines de Tantale. Que peut-il faire à son niveau ? Il n’a pas le droit de répondre, c’est bien évidement au niveau global qu’une réponse est donnée et pour éviter toute déformation des propos c’est par écrit.

 

Ces reportages ont tendance à m’énerver car ils recyclent encore et encore les mêmes polémiques : les conditions de travail difficiles dans certains pays, le travail des enfants…etc. Au lieu d’utiliser inutilement leur temps et leurs moyens pour réaliser les mêmes reportages toutes les semaines, pourquoi ne proposent-ils pas des solutions ? D’ailleurs, j’imagine que la journaliste n’a pas de téléphone puisque c’est si polémique, n’est ce pas ? 🙂

Il faudrait que nous fassions chacun quelque chose pour que le Monde change… que nous commencions à consommer plus responsable par exemple… il faut arrêter de chercher des fautifs à tout prix parmi les grands patrons et arrêter de s’indigner quand on nous ouvre les yeux.

Alors, qu’est ce que vous pourriez proposer pour changer les choses ?

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