Je viens d’apprendre que Nokia a été racheté en partie par Microsoft pour 5,44 milliards d’euros. Je ne sais pas encore si nous devons dire R.I.P. Nokia ou non, mais pour ma part, le réveil a été difficile avec 40 SMS de tous mes amis pour me demander si c’est vrai. Ma première réaction a été de dire « Quoi ???? Je rêve encore ? C’est une blague ? ».
Nokia a annoncé ce 3 septembre, aux aurores, comme pour me faire passer une sale journée dès le réveil, qu’il avait cédé sa partie téléphonie à Microsoft pour 5,44 milliards d’Euros (7,22 milliards de dollars). Ils disent vouloir se concentrer sur les services (HERE entre autres) et activités réseau (NSN). La transaction devrait s’effectuer au premier trimestre 2014… il nous reste donc très peu de répit, pour nous les fans, avant que Nokia ne soit plus vraiment Nokia. Too bad !
Certains l’ont vu venir dès le début
Avec l’arrivée de Stephen Elop à la tête de Nokia, certains avaient déjà le rachat de Nokia par Microsoft en tête. Pour rappel, beaucoup disaient que le loup était dans la bergerie, et que Stephen était un peu LE spécialiste des boîtes qui coulent bien comme il faut pour se faire racheter par d’autres. Il est difficile de dire si la chute de Nokia est due à Stephen, et je ne pense pas, mais il est clair que la preuve de sa spécialité pour le rachat est bel et bien là.
La gamme Lumia coûte que coûte
Il va sans dire qu’on comprend mieux pourquoi Stephen a choisi de travailler avec Windows Phone et de concentrer toute la gamme de smartphones sur cet OS. Il voulait travailler avec Microsoft, et peut-être bien plus encore. Nokia a réussi enfin à percer avec Windows Phone qui a désormais plus de 10% de parts de marché dans certains pays, mais la marque Finlandaise a perdu quelques plumes (et millions d’Euros) au passage. On comprend mieux pourquoi le N9 et son OS maison ont été abandonnés.
Finalement ils ont peut-être raison
Nokia, par le passé, a eu des activités bien différentes et sa reconversion lui a permis de toujours exister. En effet, Nokia existe depuis 1865 et a été fondé par Fredrik Idestam. L’entreprise a fait de l’électricité, du papier, du papier toilette même, des câbles, des bottes, des pneus (section Nokian Tire qui existe toujours), pour ensuite se concentrer dans la téléphonie en commençant par les télégrammes. Si la marque finlandaise existe toujours, c’est parce qu’elle a su se « débarrasser » des activités non rentables. Aujourd’hui, la téléphonie mobile est une section à perte, et Nokia garde la tête hors de l’eau grâce à ses services et à NSN.
Ce que ça change pour les employés de Nokia et ses fans
Les employés de Nokia vont devenir des Microsoftees. Il est probable qu’ils changent de locaux pour rejoindre les équipes de Microsoft. Bien entendu, rien n’a encore été annoncé à ce sujet mais leur savoir-faire et leur expérience prédomine sur celle de Microsoft et je pense que les pertes ne seront pas trop lourdes.
Au niveau des fans, difficile de prévoir car Microsoft était avant tout un éditeur, un vendeur de licences, et non un fabriquant de téléphonie. Il est difficile de savoir si ils garderont l’esprit Nokia, la qualité des produits, et si le rachat aura un impact (car finalement ce sont les mêmes personnes qui vont bosser dessus). Pour les consommateurs, est-ce que l’image de Microsoft sera un bien pour Nokia ? Je ne pense pas que ça changera grand chose ; il n’y a qu’à voir de quelle manière a décollé Motorola suite à son rachat par Google (non, il n’a pas décollé, c’est bien ce que je veux dire).
Mon ressenti
Ce matin, j’ai tweeté « R.I.P. Nokia » et je pense que je reste sur ce ressenti. Pour moi Nokia était un ensemble : des téléphones colorés, différents, innovants, équipés de services au poil (HERE). Je retrouve tout ce que j’aime dans mon Nokia, et je ne veux rien changer… Je me sens un peu perdue, là, au réveil, les cheveux en pétard, sans vraiment comprendre. C’est un peu la même impression que lorsqu’on se fait plaquer, du jour au lendemain, par l’homme de sa vie qui part au bout du Monde, alors qu’on n’a rien vu venir. Il va me falloir du temps pour réaliser… en attendant je peux faire comme si de rien n’était jusqu’au premier trimestre 2014 ; ça me laisse le temps de réfléchir.